Oran, pendant la période coloniale
Après trente-neuf ans d’autorité turque, et exactement en janvier 1831, les Français ont fait leur entrée officielle dans la ville d’Oran.
À partir du 17 avril 1832, des combats sporadiques éclataient entre les troupes de la garnison, sous les ordres du général Boyer et des rebelles commandés par Mahi el Din et son fils Abd el-Kader. Le 11 novembre une attaque de grande envergure était repoussée par la garnison commandée par le chef de bataillon Cros Avenas.
L’œuvre d’Abd el-Kader a commencé en 1834 avec le traité de Desmichels, ce traité qui a reconnus son autorité sur l’ouest d’Algérie, c’était le traité de Tafna, qui avait comme termes de demander à Abd el-Kaderde reconnaître la souveraineté de la France en Afrique du Nord et la contrepartie pour les Français c’était de reconnaître le pouvoir d'Abd el-Kader sur environ deux tiers de l'ancienne régence d'Alger, les anciens beyliks d'Oran et de Médéa.
Entre 1841 et 1847, le général Lamoricière a réorganisé la ville par la création de quartiers (village nègre, ville nouvelle), le déplacement de populations autochtones, puis l'adaptation de la ville à la politique de colonisation de peuplement. C'était ainsi qu'Oran a vu une vague d'immigration européenne comme les Français, les Espagnols, les Maltais…etc.
Devant la rapide croissance d'Oran, le développement d'un port adapté à l'envergure de la ville a été décidé, les premiers travaux sont commencés en 1848 avec 4 hectares pour atteindre les 150 hectares en 1940.
Parmi les constructions effectuées à Oran durant la période coloniale, nous pouvons cités la construction du Caravansérail en 1849, la Synagogue en 1880, l’Hôtel de ville en 1882, lycée de Jeunes filles Stéphane GSELL en 1887, Théâtre Municipal en 1908, la maison de colon en 1930 et la construction de la nouvelle préfecture en 1940…etc.
Oran était la cinquième ville de France. L'immigration espagnole y a été très importante au XIXe siècle en provenance de la région d'Alicante, de Valence et de Murcie et a laissé des traces dans la ville avec les arènes d'Eckmühl.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Oran était le lieu de plusieurs évènements majeurs :la bataille de Mers El Kebir en 1940 où une escadre britannique a attaqué une escadre française au mouillage, l’opération Torch en 1942 qui était le nom de code donné au débarquement des Alliés le 8 novembre 1942 en Afrique française du Nord, et enfin et durant le même mois, les Américains débarquaient dans la baie, point de départ de la Campagne de Tunisie puis de celle d'Italie.
Le 1er Novembre 1954 a marqué le début de la guerre d’Algérie, où Larbi Ben M'Hidi commandait la wilaya V qui englobait toute l'Oranie, et Ahmed Zabana fut désigné en tant que responsable de la zone de Zahana dans la banlieue d'Oran, il était chargé de préparer la révolution avec le nécessaire en hommes et munitions, et il était le premier condamné à mort de la guerre d'Algérie, guillotiné le 19 juin 1956, dans la prison de Barberousse à Alger.
Le 5 juillet 1965, alors que toute l’Algérie fêtait son indépendance, un drame se déroulait à Oran, c’était le Massacre du 5 juillet 1965, ou la massacre d’Oran, trois mois et demi après le cessez-le-feu d’Algérie, etdeux jours après la reconnaissance officiellede l’indépendance, c’était le fait d’éléments armés algériens à l’encontre de civils européens (700 morts et disparus).
Source :
Henri-Jean-François : Annales algériens
Houari Chaila, Oran : histoire d’une ville
Augustin Bernard, Oran : étude de géographie et d’histoire urbaines
Brahim Senouci : la France et son passé colonial, IDH de Toulon